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Yamiko || Une âme de démon dans un corps de femme [Finit]

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Mer 29 Juin - 2:07
Yamiko Hikaru
Yamiko Hikaru
Messages : 54
Date d'inscription : 27/06/2016
Age : 31
Localisation : Notre belle planète bleu~

Feuille de personnage
XP: 0
Power Level: 34 850
Inventaire:
Yamiko Hikaru
Informations générales


  • Surnom : Yamai ? C'était mon identité... Avant.

  • Âge : Mon enveloppe corporelle actuelle a 18 ans. Mon esprit, c'est une autre histoire...

  • Sexe : Yamai était un homme... Mais moi, je suis une femme.

  • Taille : 1m60

  • Poids : 55 kilos

  • Race : Démon, il semblerait...

  • Planète d'origine : Yamai venait de Makyo. Moi... J'ai été créée sur Terre.

  • Personnage de base de l'avatar : Akemi Homura || Puella Magi Madoka Magica


DESCRIPTION PHYSIQUE


Yamiko est une jeune femme qui sort à peine de l'adolescence, physiquement parlant. De petite taille, elle n'est pas très épaisse non plus d'une manière générale. Pourvue d'une poitrine plutôt discrète mais bel et bien présente, et elle n'a pas les hanches rondes et pleines. Cela vient peut-être du fait que son corps d'origine était masculin. Celui qu'elle possède actuellement est cela dit indéniablement féminin, et cela ne tient pas qu'à une paire de seins.

Son visage est en effet très fin, presque juvénile, et elle donne parfois l'impression de n'avoir que 16 ans. Sa taille réduite ne l'aide d'ailleurs pas de ce point de vue, mais elle ne s'en préoccupe pas... Bien découpés, les traits de son visage sont harmonieux bien que les lignes d'expressions en soient sévères. Visiblement, Yamiko ne sourit pas souvent... Illuminant le tout, deux grands yeux mauves brillent sur son faciès, bien plus expressifs que le reste de son visage. Son crâne est surmonté d'une masse de cheveux d'un noir d'encre, qu'elle retient à l'aide d'un ruban de couleur rouge dont elle se sert comme d'un serre-tête.

Concernant le reste de ses vêtements, elle porte une chemise blanche à col marin mauve et aux pans évasés, qu'elle laisse par dessus une jupe plissée noire. Gainant ses jambes d'une paire de bas noirs ornés de losanges sur les cotés, elle porte pour se chausser une paire de bottes à talons qui ne l'ont jamais dérangée lorsqu'il s'agissait de courir.
Le plus particulier cependant, c'est sans doute ce bijoux qui court sur sa main gauche. Une armature de fer noir entourant son poignet et son majeur, orné en son centre d'un étrange cristal mauve. La preuve, s'il en fallait une, que Yamiko n'est autre que le démon Yamai, ce bijoux étant la personnification de la partie purement démone de son être. Car si son corps reste fondamentalement d'essence démoniaque, c'est un esprit et une apparence humaine qui se sont développés ces 18 dernières années...

Lorsque la partie purement démoniaque de son être prend le dessus, certains changements sont cependant visibles. Une paire d'ailes à plumes noires poussent dans son dos, et elle change momentanément les vêtements préférés de sa partie humaine trop sentimentale pour leurs préférer une robe noire rappelant les plumes d'un corbeaux. Le bijoux à sa main disparaît cependant, puisque son essence démoniaque complétée habite son corps dans sa totalité.



DESCRIPTION MENTALE


Si l'on devait définir l'esprit de l'entité que représente Yamiko/Yamai... On pourrait dire que c'est un joyeux bordel. Deux personnes en une seule, qui n'était qu'une seule personne à l'origine, voilà qui a le don de créer quelque chose d'assez particulier... Commençons donc par parler de celle qui est aux commandes du corps la majorité du temps, à savoir Yamiko.

La jeune femme élevée par le ruban rouge fait preuve d'un sens rigoureux du devoir. Lorsqu'elle doit faire quelque chose, elle le fait, point. Cependant, depuis la destruction du centre où elle a été élevée par Yamai, elle ne sait plus trop où elle en est et elle a du mal à savoir réellement où est sa place. Elle sait qu'elle est complète, mais elle n'a plus de réel but, si ce n'est celui de Yamai auquel elle ne veut pas se conformer. Alors elle cherche...
Plutôt calme et posée, elle peut faire preuve d'une grande patience malgré le fait qu'elle agit essentiellement à l'instinct. Un instinct auquel elle a de plus en plus de mal à se fier puisqu'elle doute toujours qu'il lui soit dicté par Yamai.
Ombrageuse, elle a du mal à se laisser emporter par des émotions positives. Le décès de celui qu'elle considère comme sa seule famille est bien trop récent pour qu'elle ne le sente pas peser sur elle en permanence.
Yamiko est en outre déchirée par un conflit intérieur avec lequel elle a du mal à composer. Sa nature démoniaque la pousse à aimer lescombats, de préférence quand ils tournent à la boucherie, mais son éducation et son esprit développé au cours de ses 18 années de vie auprès du professeur Shyren lui ont inculqué un amour de la vie qui provoque chez elle un dégoût de tuer en totale contradiction avec sa nature profonde.
La jeune femme est donc quelqu'un de profondément troublé, encore à la recherche d'elle-même... Ce qui n'est pas du tout le cas de Yamai.

Le démon est parfaitement conscient de ce qu'il est et de ce qu'il veut. Ce qu'il est ? Un seigneur démon, avide de sang et de violence, se complaisant dans la terreur qu'il inspire au monde et aimant la vénération dont il a fait l'objet autre fois, avant la trahison de son frère Osomnum. On aurait du mal à faire plus cliché que ce qu'est Yamai. Un concentré de vice et de méchanceté. Ce qu'il veut ? Retrouver son unicité et récupérer ce qu'on lui a pris. Son trône, son pouvoir, son peuple à dominer. Pour ce qui est de son unicité, il sait ce qu'il lui reste à faire... Ramener Yamiko à ce qu'elle aurait toujours dû être, à savoir une moitié pure de lui-même. Et il sait qu'il lui faudras d'abord en passer par là pour remplir son second objectif...



HISTOIRE


Introduction

Tout n'est qu'une succession d'impressions floues. Les chocs sont nombreux, violents, brisant mes os et ma chair, les réduisant en une bouillie informe.
Osomnum.
Le ciel est d'un rouge sanglant, encombré de nuages lourds et d'un noir malsain. Je le connais. Une silhouette s'y découpe.
Osomnum.
J'ai le gout du sang dans la bouche. Le mien. Ca n'a rien de très agréable... Je te le ferais bouffer un jour. Tu gouttera, comme moi, au gout de ton propre sang.
Osomnum.
- Tu ne vivras pas assez longtemps pour me voir prendre tout ce qui est à toi.
La sensation de mourir n'est jamais très agréable.
Osomnum.
Osomnum.
Osomnum.
Osomnum.
Osomnum.



Partie 1

- Yami, c'est l'heure de te réveiller.

Poussant un gémissement, je me cachai le visage en rabattant ma couverture dessus. Lourde, remplie de plumes, comme je les aimaient. Lui, c'était le docteur Shyren. Il était beau. Il ressemblait à une femme. Mais ce que je préférais chez lui, c'était qu'il est gentil avec moi. Il était celui qui me souriait, et qui me soignait lorsque je souffrais. Il était celui qui me serrait dans ses bras lorsque je ressentais le besoin de pleurer. Cela ne m'empêchait pas de ne pas avoir envie de me lever. Et cela ne l'empêchait jamais d'ouvrir en grand les rideaux de ma chambre pour me sortir du lit.

- Mmm... Meh... Je veux encore dormir...

Ma vois, fluette, s'était perdue dans le bruit du coulissement de la grande fenêtre. C'était peine perdue, comme toujours... Sans plus râler, je me levai et étirais mes membres engourdis par le sommeil. Je ne me sentais pas bien, mais n'étais-ce pas le cas chaque matin...?

- J'ai encore rêvé, Docteur Shyren...
- Racontes-moi.

Alors que je m'habillais, je lui racontai les vagues souvenirs que j'avais de mon rêve. La sensation de douleur, qui était toujours là, peu importe le rêve. Le vide que je ressentait, de longues heures durant, enfin en avais-je l'impression. Et un nom, gravé dans ma mémoire d'aussi longtemps que je me souvienne, qui s'imposait à moi à chaque fois que je fermais les yeux et que je commençais à somnoler.

- Ah, tu as encore rêvé d'Osomnum ?
- Comme toujours...

Il se permit de passer sa main sur mon crâne pour le frotter, et je le laissai faire. Le docteur Shyren était sans doute la personne la plus gentille que je connaisse, et probablement la seule personne que j'ai jamais laissé me traiter d'une manière si familière. Cela dit, je me dégageai tout de même pour attacher mes cheveux noirs en une longue queue de cheval. C'était une coiffure que j'affectionnait beaucoup, puisqu'elle avait le mérite d'être pratique. Et j'avais besoin d'être pratique. Après tout, c'était l'armée du Ruban Rouge qui m'élevait.

Les journées étaient toutes les mêmes. Je me réveillais, je parlais au Docteur Shyren de mes rêves, puis j'allais au réfectoire où je me restaurais brièvement. Puis j'assistais à des cours théoriques. Bien sur, si les cours s'étaient concentrés sur la lecture, l'écriture et les mathématiques dans un premier temps, il en avait été tout autre depuis que j'avais acquis les bases... Ainsi, les premières choses que j'avais eu l'occasion d'étudier avaient étés la physique et la chimie, en particulier dans leurs applications dans le domaine des armements et explosifs. Si bien qu'à l'âge de dix ans, je connaissais mieux la composition d'une grenade simple que celle d'un épisode de n'importe quel dessin animé que j'aurais dû regarder à cet âge.
Après un repas de midi léger mais amplement suffisant, j'attaquais les leçons de l'après-midi... Rien à voir avec de la théorie cette fois, les exercices que je pratiquaient étaient purement physiques. Parcourt, entraînement au combat à main nues, entrainement au maniement des armes à feu... Un domaine que j'appréciais tout particulièrement. Surtout quand je voyais mes instructeur grimacer à cause du recule quand à moi, il ne me posait aucun problème.

A vrai dire, tous ces exercices me paraissaient affreusement répétitifs, et je m'ennuyais très vite. Je restais une enfant après tout, et j'avais besoin de m'occuper, de jouer, comme n'importe quel autre enfant... Et avoir ce genre de pensées avait tendance à m'amuser. Parfois, j'avais l'impression de penser comme une adulte. Quand j'en parlais au docteur Shyren, il me disait que tous les enfants avaient parfois l'impression de penser comme les adultes, mais que ce n'était pas forcément le cas.
Mes "récréations", je les avaient le soir. Le Docteur Shyren participait de bon gré à ma petite rébellion, puisqu'il venait participer à mes activités alors que mes éducateurs fixaient le couvre-feu bien avant l'heure à laquelle j'allais réellement me coucher. Nous lisions et racontions des histoires, ou encore jouions aux quelques jeux de sociétés qui pouvaient se jouer à deux, et j'avais presque l'impression d'avoir un père...



Interlude

Tranche. Tranche et déchire. Le sang, s'il n'est pas le mien, a un goût si savoureux... Les cris à mes oreilles me paraissent une étrange mélodie très appréciable. Ce monde, vert et luxuriant, avait enfin connu notre race, et il n'en ressortirait pas indemne.
- La vermine sait décidément pousser des cris bien agréables, mon frère.
Osomnum...
- Et toi, tu sais donner les coups qui les leurs arrachent.
Toute cette violence m'excitait. Le besoin de plonger ma lame dans les corps, enfin assouvi...
Si seulement je savais...
Le ciel se trouble, encore. Noire, les nuages. Noir, mon cœur, comme toujours. Noir, mon sang qui jaillit de ma bouche. Le goût n'en est plus aussi agréable.
Osomnum.
- Au revoir, frangin ! Merci de me laisser gracieusement cette place !
Je vais te tuer. Ce sera long, ce sera douloureux, et je jubilerais à chacun de tes cris...



Partie 2

- Docteur Shyren... Qu'y a-t-il dans la zone 32 ?
- ...

Comme à chaque fois que je posais la question, je n'obtenais aucune réponse. De toutes les zones du centre où j'étais élevée, c'était la seule ou j'avais une interdiction totale et absolue d'aller. Bien entendu, cela attisait ma curiosité au plus haut point... De plus, j'avais l'impression étrange que je devais y aller. Impérativement. Quelque chose m'attirait dans ce lieux, de plus en plus fort, et je n'avais pas la moindre idée de ce que c'était. Et ça commençait à devenir presque douloureux.

Cela faisait quelques temps que je me montrais de moins en moins attentive à mes leçons. En une douzaine d'années, j'avais eu tout le temps d'assimiler les connaissances que l'on voulait me faire engranger. Les "cours" que je recevais encore n'étaient que du rabâchage, et je passais la majorité du temps à poursuivre les exercices pratiques. Tout cela me lassait, et je sentais que les gradés gérant le centre qui m'élevait s'agitaient à mon sujet. A l'orée de mes dix-huit ans, le docteur Shyren me confia qu'ils allaient bientôt me donner ma première mission. Lorsqu'il en parlait, son visage s'assombrissait, et je me doutais de la raison de cette morosité. J'étais la fille qu'il avait élevée, et il était bien trop gentil et doux... Or, vu l'entrainement dont j'avais fait l'objet, la mission ne serait probablement pas des plus innocentes. Le Ruban Rouge était une armée... Je ne devais pas m'attendre à autre chose que d'avoir à prendre des vies. Mais la perspective ne m'enchantait pas vraiment.

Le docteur Shyren avait beaucoup déteint sur moi.

Je ne me trompais pas. Quelques jours après l'anniversaire de mes dix-huit ans, fêté en petit comité entre moi et le docteur Shyren, je fus convoquée dans le bureau du commandant s'occupant de notre centre. Comme tous les commandants du Ruban Rouge, il portait le nom d'une couleur. La sienne était le mauve.
J'avais déjà eu l'occasion de le voir au cours des seize années passées dans ce centre. Jamais, cependant, je n'avais pu vraiment converser avec lui. Pour moi, il était comme une entité inconnue et impressionnante, inaccessible. Il était celui qui tirait toutes les ficelles en ce lieux où j'avais grandie. Inutile donc d'appuyer sur le fait que j'étais particulièrement tendue au moment où il me convoqua dans son bureau... Je m'y présentai droite comme un I. Je lui adressai le salut formel du Ruban Rouge avant d'aligner mes bras le long de mon corps, attendant les instructions.

En tout cas, le commandant Mauve était aussi impressionnant que ce que j'avais pu deviner les rares fois où je l'avais entraperçu. Grand, bien plus que moi, son visage était parfaitement imberbe et ses cheveux noires tirés soigneusement en arrière. Il donnait l'impression étrange, cependant, de ne pas être à sa place derrière ce bureau. Engoncé dans un costard très lisse et près du corps, je pouvais me rendre compte qu'il était très musclé, et son visage était marqué d'une grande balafre qui déchirait sa joue gauche. Un guerrier dans un bureau. J'éprouvais beaucoup de respect pour lui.

- Mademoiselle Hikaru. Prenez place je vous prie.

Il me désignai la chaise en face de son bureau, et je m'y installai immédiatement. Dans son regard, j'avais l'impression de discerner un éclat de quelque chose qui ressemblait à... de la crainte ? Non, c'était ridicule... J'oubliai l'idée et fixait mon regard sur mon supérieur, attendant patiemment mon premier ordre de mission.

Il était très simple par ailleurs. Nous faisions face à une armée appartenant à un certain Pilaf. Un front avait éclaté près de la chaîne de montagne à trois jours de voyage, et je devais m'y rendre pour aider nos hommes à se débarrasser de nos adversaires. Rien de plus simple. Je ferais le voyage avec les camions qui portaient le ravitaillement. J'avais une journée pour me préparer, et les armements me seraient fournis sur place. Le commandant Mauve comptait sur ma capacité à résister à n'importe quelle arme à feu pour venir à bout de nos adversaires.

J'acceptai la mission d'un hochement de tête et pris congé. Lorsque je fermai la porte derrière moi, j'eus l'impression d'entendre un infime soupire de soulagement, mais je mis cela sur le compte de mon imagination avant de me rendre à ma chambre pour préparer quelques affaires. Je n'avais pas grand chose à vrai dire, puisque mes quelques possessions se résumaient à ma garde robe et les peluches que m'avaient offert le professeur Shyren. Je les laissai là, ne prenant que deux changes que je fourrais dans un sac de voyage. Je ne pouvais pas nier que j'étais extrêmement nerveuse... Il allait s'agir de ma première mission après tout, et si nous avions fait plusieurs testes et qu'indéniablement de surclassait la totalité de nos soldats pour une raison que je ne m'expliquait pas, je ne savais rien des ennemis que nous affrontions. Peut-être seraient-ils redoutables...

C'est sur cette pensée que j'allai me coucher sous le regard plein d'inquiétude du professeur Shyren.



Interlude

Ils me servent. Tous. Ils sont miens, et ils sont tous empressés à me complaire. J'aime ça... Même mon frère. Lui aussi rampe à mes pieds, lèche mes griffes et me mange dans la main.
Soit proche de tes alliés. Et soit encore plus proche de tes ennemis.
Je n'étais pas assez proche d'Osomnum.
- Yamai... Ton temps est finit.
Il en est absolument hors de question. Tu n'a jamais fait le poids face à moi, je le sent... Ton énergie est...
Pourquoi mon énergie est-elle aussi basse ?
- Tu ne devrais pas être aussi gourmand~
J'ai mal, terriblement mal... Mon corps détruit est la seule chose que je puisse encore percevoir. Puis je me sent déchiré encore plus profondément.
Déchire.
Déchire.
Le néant est le début d'une vie...
Incomplète.



Partie 3

Plus je m'éloignais du centre, moins je me sentais bien. Une douleur sourde irradiait de ma poitrine, mais lorsque j'en fis part au médic de l'expédition, elle me dit que c'était très certainement le stress de ma première mission et je la crut. Elle me donna un calmant qui ne fit pas grand effet, et le mis cet échec sur le compte de mon exceptionnelle endurance. Nous arrivâmes finalement, au bout des trois jours prévus, près du front où j'aurais à effectuer ma tâche. La douleur me donnait presque la nausée, et chacun de ces symptômes furent soigneusement notés sur mon dossier par la médic. On m'indiqua les sanitaires, les dortoirs, et j'allai déposer mes affaires et me laver pendant que notre supérieur prévenait les soldats de ne pas me chercher de noises sous peine de sévères sanctions. Il faut dire que pour une bande de soldats rustres comme l'étaient ceux de notre armée, une jeune fille de dix-huit ans représentait indéniablement une nouveauté des plus intéressantes...

Personne ne tenta sa chance cependant. Sans doute mon entrainement quotidien du soir, effectué devant eux, les avaient dissuadés plus efficacement encore que les ordres de notre gradé. C'est le lendemain que les choses sérieuses commencèrent.

Le docteur Shyren m'avait dit que la guerre n'avait rien de beau. Pour ma part, je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir attirée par elle. Les coups de feu, les explosions, ne m'atteignaient que par la beauté de leurs sons. Je me jetai à corps perdu dans la bataille. Parfois, j'avais la sensation d'une balle heurtant ma peau sans parvenir à l'entamer, mais cela ne me freinait aucunement. Douloureux, certes, mais en aucun cas réellement gênant. Non, mon plus gros problème lors de cette bataille fut de composer avec cette douleur qui déchirait ma poitrine. Cela dit, les cris d'agonie des soldats, amis comme alliés, me permettait de passer outre cette douleur. Le gout du sang envahissait ma bouche, mon regard se voilait de rouge alors que je me laissai entraîner par la furie des combats... Pour nos ennemis, j'étais un démon que l'on ne pouvait stopper. Leurs balles ne me faisaient rien, leurs grenades, leurs roquettes, aucune ne parvenait à me blesser, et j’avançais parmi eux en semant la mort et la destruction. Pour mes alliés... J'étais un monstre. Je leurs faisait probablement aussi peur qu'à nos ennemis.

A la fin de la journée, le champ de bataille était redevenu silencieux. La poussière, soulevée pendant toute la journée, retombait sur les cadavres des hommes de Pilaf et les nôtres. J'étais la seule à ne pas avoir été blessée. Droite, le cœur déchiré, je contemplais le carnage dont j'étais en grande partie responsable, et je me posais des questions.

Savoir que j'étais plus forte que les soldats de notre armée était une chose. Savoir que je pouvais, à moi seul, gérer toute une unité de l'armée ennemie, c'en était une autre. Dans notre camp, les soldats n'avaient pratiquement rien eu à faire. En face, ils étaient tous morts. Cela me procurait une certaine satisfaction. Je pouvais faire ce que l'on me demandait, et avec efficacité... Mais je me sentais mal. Et pas uniquement à cause de la douleur dans ma poitrine. Tout un tas de questions tournaient dans ma tête, et je ne dormis pas cette nuit là, ni ne fit le moindre rêve au sujet d'Osomnum.

Étais-ce vraiment une bonne chose ? Pouvais-je réellement être fière du massacre que j'avais causé ? Tous ces gens avaient probablement une vie, des gens qu'ils aimaient, qui les attendaient chez eux, comme le professeur Shyren m'attendait au centre... Comment réagirait-il si, un jour, je ne revenais pas comme ne rentreraient pas tous ces gens que j'avais tués ? Il m'aimait comme un père aimait sa fille... Il serait probablement détruit par ma perte, tout comme je le serais probablement lorsque je le perdrais. Le visage de chacune de mes victimes s'imposait à moi, précis et net, comme si leurs expressions d'horreur s'étaient gravées dans mon esprit lorsque j'avais pointé le canon de mon arme sur eux ou que j'avais arraché leur tête de mes mains au moment où je n'avais plus eu de munitions.

Je me sentais très mal.

Le voyage de retour se déroula pour moi dans une morosité écrasante. Je ne prononçai pas un mot, sentant encore sur ma langue le gout métallique et agréable du sang, perdue dans ce duel qui se jouait en moi. J'aimais me battre. J'aimais tuer. Mais en même temps, je ne le supportais pas... Résolue à en parler au docteur Shyren à mon retour au centre, je me laissai porter par le cahot des camions sur la route qui me ramenait en ce lieux que je pouvais qualifier de "chez moi".

Plus nous nous rapprochions du centre, plus la douleur dans ma poitrine se dissipait. Cependant, alors que je franchissais les portes de la structure, je la sentait toujours présente, sourde, extrêmement faible... Mais bel et bien là. Ce n'est qu'alors que je réalisai qu'elle avait toujours été là en réalité. D'aussi loin que je me souvienne, d'aussi loin que j'ai vécu dans ce centre, j'avais toujours ressenti cette sensation que j'identifiais à présent : un vide. Comme si quelqu'un avait découpé mon cœur en deux et en gardait la moitié, encore attachée à moi mais maintenu à l'écart.

Il me manquait une partie de moi-même. Je ne savais pas comment c'était possible, ni ce que cela impliquait, mais cette conviction s'imposa à moi avec une telle force que lorsque je descendit du camion, ce ne fut que pour suivre ce fil ténu qui m'attirait vers cette partie manquante, cette cicatrice rouverte par l'éloignement et dont... quelque chose, que je n'arrivais pas identifier, s'échappait pour me guider là où je devais aller.

- Hikaru ! Arrêtez-vous immédiatement !

Un soldat courrait vers moi, pointant le canon de son arme dans ma direction. Un réflexe parfaitement justifié contre n'importe qui d'autre que moi. Une action totalement irréfléchie considérant le fait que j'étais à l'épreuve des balles. Je l'ignorai donc, continuant de marcher, mon être tout entier concentré sur le chemin tracé par le fil ténu qui me reliait à ce qui me manquait. A chaque pas que je faisais, je sentais la douleur s'estomper un peu. Finalement, j'arrivai devant un mur épais en acier, que j'identifiai comme celui entourant la zone 32. Cette fameuse zone où je n'avais pas le droit d'aller. Devais-je trouver mes supérieur pour leur demander une autorisation en règles ? Non... J'avais attendu 18 ans, et jamais je n'avais eu l'autorisation de pénétrer cette zone. Qu'est-ce qui les pousseraient, maintenant, à me donner la permission ? Cela dit, malgré ma force, je ne me pensais pas capable de briser un mur de titane... Il me faudrait passer par la porte.

J'avais l'impression que le monde autour de moi devenait accessoire. Les gens qui tentaient de me retenir n'arrivaient à rien, même lorsqu'ils se décidèrent à appuyer sur la détente de leurs armes à feu. Quelque part, j'avais conscience de la panique qui saisissait le centre, des cris du Professeur Shyren qui essayait de m'appeler, mais je m'en fichais. Je courais, de plus en plus pressée de trouver l'origine de ce manque exacerbé par l'éloignement que je ressentais. Lorsque finalement j'arrivais devant la porte blindée de la zone 32, j'en arrachai les gonds d'une violente traction avant de la balancer sur le coté pour m'y engouffrer.

Une alarme résonna à travers tout le centre. J'écartai d'un geste dédaigneux un soldat qui tentait de me barrer le chemin, passait une autre porte pour arriver finalement dans une salle qui ne ressemblait en rien à toutes les autres salles du centre que j'avais pu visiter.

Les scientifiques présents s'affairaient sur leurs machines. La pièce, circulaire, se constituait d'une série d'ordinateurs affichant des variables qui ne voulaient absolument rien dire pour moi. Le plafond était parcouru de toute une série de volumineux tuyaux qui convergeaient vers son centre pour descendre sur l'élément centrale. Un tube de stase rempli d'un liquide jaunâtre dans lequel reposait la créature la plus étrange que j'ai jamais vu... Elle me semblait familière.

- Yamai...

Le mot était venu de lui-même à mes lèvres. Mon cœur battait à tout rompre, tendu vers la créature. Couverte d'écailles, elle semblait dans un état critique. Son corps était déchiré en deux, scindé de l'épaule gauche à la hanche droite par un coup qui lui aurait coûté la vie s'il avait été un humain normal, mais qui avait failli le tuer. Son crâne massif, posé sur un cou non moins massif, était surmonté de deux cornes, dont l'une était largement fêlée. L'une de ses grandes ailes, rappelant celles des chauves-souris, était repliée contre son corps, l'autre était déchiquetée et flottait à ses cotés, inerte. Mais ses yeux... Ses yeux étaient ouverts, et ils brillaient d'une lueur inquiétante, mauves comme les miens.

D'un bond, je fus près du tube de stase. Une exclamation de terreur pure s'éleva de la totalité de l'assemblée tandis que les scientifiques commençaient à s'enfuir, alors que je brandissais mon poing pour détruire la cage de verre d'un coup puissant. Le bruit du verre brisé explosa à mes oreilles et je me retrouvai inondée par le fluide statique, mais je résistai au courant en tendant les bras vers la créature mutilée.

« Entière. »
« Entier. »
« Entière. »
« Entier. »
« Entière »
« Entière. »

Mon esprit me donnait l'impression d'exploser alors qu'une avalanche de souvenirs affluaient dans mon esprit. Pas des rêves. Une mémoire. Celle d'un monde de terre et de ciel rouge, celle d'un monde ou j'étais seigneur et frère, celle d'un monde ou la trahison était coutume, et où j'en avais été moi-même victime. Empoisonné, détruit, une dérive qui avait duré un temps incalculable, et une séparation encore plus grande, la distinction de mon être en deux entités séparées. Tout ce qui me manquait investissait mon corps, celui qui était encore en bonne santé, celui qui aurait la capacité de recevoir mes pouvoirs, ma force complète et mon esprit...

Je me fis violence. Cette intrusion me faisait mal, je n'arrivais plus à me réunir. Nos essences avaient bifurquées, changées, et ce que j'étais devenu au cours des dix-huit dernières années était beaucoup trop différent de ce que j'essayais de redevenir. Quelque chose se brisa en moi, le lien qui m'unissait à Yamai se fractura, se fragilisa, et je tombai dans les pommes alors que le corps du démon tombait avec moi, vidé de son essence, se désagrégeant lentement.



Réveil

Osomnum. Je suis libre. Toi, tu est mort.



Partie 4

Lorsque je me réveillai, le centre n'était plus qu'un champ de ruines. Mes souvenirs de ma vie ici se superposaient à ceux des murs écroulés, des menus objets qui restaient, témoignant de l'ancienne activité qui avait habitée les lieux. J'étais debout, mais je perdit légèrement l'équilibre lorsque je me réveillai, et je dus me raccrocher à un man de mur a moitié effondré pour ne pas tomber. Je baissai les yeux, constatant que mes vêtements étaient entièrement tâchés d'un sang qui n'était pas le mien. J'en sentais à nouveau le gout sur ma langue, et je le fit rouler longuement dans ma bouche avant de me rendre compte de ce que je faisais et que je ne le crache sur le sol avec dégoût.

- Docteur Shyren..?

Le scientifique était le seul dont le sort m'importait. Paniquée, je tournai et retournai chaque pan de mur détruit, chaque pierre, chaque meuble fracassé jusqu'à finalement le trouver.

Son crâne avait été complètement éclaté. Une grosse plaque de titane fracassée lui avait brisé les jambes, et il était visiblement mort depuis plusieurs heures, la poitrine enfoncée par... ce qui semblait être une main griffue..? La nausée forma une grosse boule dans ma gorge, et mes yeux s'emplirent de larmes.

Le docteur Shyren était mort. Celui qui m'avais aimé, avait été mon père, celui qui avait toujours été là pour moi, s'était fait déchirer de l'intérieur par une main monstrueuse et abandonner sous les gravats par... par quoi ?

* Il était avec les autres, et il nous a séparés. *

Je sursautai. Mes mains se mirent à trembler, et je les serrai l'une contre l'autre. La voix n'avait pas résonné à mes oreilles, mais directement dans mon esprit, envahissant mes pensées. Une voix indéniablement masculine, qui sciait mes nerfs et mon cœur.

* Arrêtes de faire ta coincée, c'est nous qui avons fait ça après tout. *

Je baissai les yeux sur mes mains qui se mirent à trembler de plus belle, puis je tendis timidement l'une d'elle vers la poitrine du professeur Shyren. Elle se posa sur la blessure, mes ongles s’enfonçant parfaitement dans les marques de griffes qui déchiraient ses chaires.

Je venais de tuer ma seule famille. Et j'avais mal.

* Oh t'en fais pas. Il nous en reste de la famille. Une seule personne. Mais tu vois déjà de qui il s'agit n'est-ce pas ? *

Osomnum.

* Non. *
* Tu ne peux pas me mentir. *

Je décidai d'ignorer la voix. Peut-être ainsi s'en irait-elle... Mais elle me harcelait, alors même que je retirai mes vêtements poissés de sang. Bientôt nue comme un ver, je réalisai cependant que je n'arrivais pas à retire un bijoux étrange dont je me rendais seulement compte de la présence. Une armature de fer noir qui s'enroulait autour de ma main, un étrange joyaux mauve enchâssé dans ses entrelacements.

* Tu ne pourras pas l'enlever. *

Après plusieurs tentatives infructueuses, je me résignai à le laisser en place. Je me dirigeai d'un pas lent vers l'extérieur du centre pour me laver dans une rivière qui courrait non loin. Je ne voulais plus de l'odeur et du gout du sang sur moi. L'eau était glaciale, mais la voix avait finit par se taire, visiblement lassée de mon silence. Mais je sentais les coups frappés à ma conscience, insistants et réguliers.

Le bain me fit du bien. L'eau froide me réchauffa paradoxalement, et même si je pleurai pendant un long moment la perte du professeur Shyren, j'avais suffisamment de mal à l'assimiler pour avoir encore besoin de le voir. Aussi, toujours nue mais débarrassée maintenant de la moindre trace de sang, je retournai au centre pour le revoir.

J'ai passées de longues heures assise dans un coin de la pièce où il gisait. Prostrée, les bras enroulés autour de mes jambes, je ne pouvais pas détacher mon regard de son corps de plus en plus rigide. Le soleil, puis la pluie passèrent sur moi, mais je ne le quittai pas un instant. Ce n'est qu'au bout de trois jours que je finit par me relever, engourdie par mon immobilité prolongée, les yeux irrités des larmes qui n'avaient cessées de couler.

* Ah, on bouge enfin ? C'est pas trop tôt ! *
* Ta gueule. *

Je me dirigeai vers ce qui avait été ma chambre. Inoccupée au moment du massacre, elle était heureusement dépourvue du moindre cadavre, même si aucun mur ni meuble ne tenait plus debout. Patiemment, encore sous le choc, je m'emparai d'une tenue de rechange, de celles que m'avaient offertes le professeur Shyren. Une chemise blanche à col marin violet, une jupe plissée noire et des bas de même couleur, ornés de losanges sur les cotés. Le tout se compléta d'une paire de bottes à talons légers. Il ne me manquait plus qu'un détaille...

Je dégageai le tiroir qui contenait mes rubans. Un pas année de vie, un par anniversaire. J'avais reçu le dernier des mains du professeur Shyren à peine quelques jours plus tôt, mais j'avais l'impression que c'était il y a une éternité. Il avait sourit en me le tendant.

- Rouge, comme celui de notre armée.

Je le serrai brièvement dans ma main, une boule dans la gorge, mais je retint mes larmes. Silencieusement, j'attachai le ruban à mes cheveux, le nouant en un nœud sur le coté de mon crâne. Ainsi ajusté, un peu à la manière d'un serre-tête, il retenait la masse de mes cheveux noirs en arrière, maintenant on regard dégagé.

Après un dernier crochet à l'armurerie pour récupérer une paire d'armes à feu, je tournai le dos au centre pour m'enfoncer dans l'inconnu.

Au revoir, Docteur Shyren...



DERRIÈRE L’ÉCRAN


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